« Les hommes sans épaules », éditions, 2025

… les poèmes de, « Quand les mots brulent par amour », viennent confirmer que Marie Murski, poète de l’amour et du cri, est l’une des grandes voix de la poésie contemporaine : Ce que j’ai ressenti alors – je le ressens toujours – comme si ma main avait frôlé l’univers.

Commander le livre avec ce lien

Blog, Critiques littéraires « Les patchoulivres de Verone :

« Dans ce recueil de poésie, Marie Murski nous offre une poésie intense, vibrante d’amour et de passion.

Chaque poème est une étincelle qui mêle force et délicatesse, dureté et douceur, comme deux faces inséparables.

On y sent l’auteure plus apaisée que dans ses précédents écrits, et surtout animée par l’envie de nous parler d’amour, comme si elle l’avait véritablement rencontré.
C’est un livre qui se lit à petites gorgées, chaque page apportant son lot d’émotion et de vérité.

Un recueil fort, sensible, qui nous invite à ressentir plutôt qu’à simplement lire. »

lien de blog ici

Quand tu t’envoles
tu n’es pas un obstacle pour les anges
entrouvre
laisse passer tous les fantômesQuand tu t’échoues
aux portes de la Terre
entrouvre
laisse passer les millénaires

reçois tous ceux qui dansent dans le vide
un œil ouvert
sur l’arbre aux désirs
qui les invite en mon jardin

Ils te raconteront.

 

quand les mots brûlent par amour

La bouche pleine de grisailles
S’est avancée …
On parle encore de ce baiser
A chaque syllabe sa blessure
A chaque mot son versant de montagne à franchir
Dans tes yeux se fond
Le mascara tueur d’oiseaux
Hanches en sanglots
Ventre froissé
Peau fragile à en mourir
Au matin
Le honte se boit
Nue
Face à l’étendue des miroirs.Baisers à la pelle mécanique
d’un bout de lèvre
d’un bec d’oiseau
Fleur à peine sucrée
Butinée par des gongs
Qui sonnent avant l’heure
Baiser refusé
S’entraine au couteau quelque part
Baiser forcé fait cascader
Sa bouche en miettes
Pourtant un soir
Premier baiser rougit de tout ce cœur
Qu’il donne
Dans un peu de nuage.

"Ailleurs jusqu’à l’aube", 3ème prix Mallarmé 2019

Vive la poésie ! Vive ce bien précieux que j’avais cru perdu lorsque j’étais décervelée, minuscule chose écrasée au fond de mon jardin !
« Ailleurs jusqu’à l’aube » rassemble l’intégralité de mon œuvre poétique ; du tout début (j’avais à peine 15 ans) jusqu’aux derniers poèmes écrits l’été dernier. Les hommes sans Épaules, artistes-guerriers comme il se doit, m’ont fait un bel ouvrage avec une préface de Christophe Dauphin, de l’Académie Mallarmé. Quelle joie ! Lisez-moi, suivez-moi dans les grandes animaleries du ciel…

M.M

Une œuvre poétique …Une berceuse fleurie sur des mots écorchés …
Un Ailleurs tourmenté, torturé …
un Ailleurs qui nous inonde …
un Ailleurs évocateur … onirique ou cauchemardesque

La poésie des

sensations


L’émoi des mots qui se conte à voix haute, pour en saisir toute

l’intensité

Les mots qui se cognent, s’inventent, se chevauchent, se caressent, se libèrent, s’emprisonnentse fracassent

Une oeuvre qui, la dernière page tournée se garde encore à portée de main …

Marie Murski,

une poétesse, qui avec merveille sublime les mots …

« elle y trouvait des mots légers suspendus à l’encre, ..

. » p 166

Quel délice !!

Blog de Vérone Lix’elle

Crédits photo : Blog de Vérone Lix’elle
 

Pendant longtemps je n’ai pas eu d’élégance,
je veux dire avec la poésie.
Avec les ascenseurs, le bruit d’échappement
était différent, sérieux à la minute près. Tous les
ciels se concevaient, même le cœur se soulevait précieusement.

L’homme se rencontrait, osait la main sur la
paroi, le frôlement, le premier bouton sur la robe,
indiscutable.
Ainsi ai-je voyagé.

La poésie était en terrasse, vers les maisons
blanches. Elle avait le caractère impromptu d’un bas
de porte, quand elle s’ouvre et qu’on n’ose pas lever
les yeux.

Ailleurs jusqu’à l’aube (La baigneuse)

Il y a dans mes jardins
des peurs bleues à trompettes
un serpent pour les fillettes
aux yeux tardifs dans les rocailles
un été de chair
des femelles fêlées
la fonte en jambes des iris bleus
chuchotants de bourdons.

Il y a un cavalier qui se pose sur les ventres
comme une brûlure
on le reçoit par l’étoile rouge de sa bouche
des camélias pendent à ses reins
comme des trophées
mortes eaux peuplées de croix
et de prières.

Il y a aussi
des petits péchés mortels
à la fourrure brune rousse délicieuse
que je piège dans les bois
pour les fleurir en mes jardins.
Ailleurs jusqu’à l’aube (Le bleu des rois)

Nous avions pour jouer
la forêt la discorde

la mollesse de l’aurore
chat perché sur ton épaule.

Tu recevais dans tes prés d’eau
des gestes de couteau
tu pleuvais en juillet
pour faire tourner les aubes
des communiantes et des rivières.

Tu jouais à la syncope
et moi à faire chanter les évanouies.

Tu ne savais pas que nous deviendrions
petites et muettes.
Ailleurs jusqu’à l’aube (Le bleu des rois)

Au premier oiseau j’écrivais déjà
Tu n’étais pas Océan dans mon pays
je suis née loin de toi
de père en père inconnu
j’ai valsé jusqu’au fracas des digues
lancé mes os dans tes vagues à paillettes
avec le vice d’écrire.

Depuis
mon cœur plein de nuages blancs
sur ton cœur de haute mer
balance.

Ne ferme pas les yeux, Océan,
tes noyées se mirent dedans
la lune qui danse leur prend la main
leurs cheveux noués d’algues
sont des cages à matelots
l’amour chavire
et moi
j’ai la rage d’écrire.

Océan au baiser des falaises,
tu artifices, tu véhémentes,
tu voles dans les plumes des oiseaux
tu planques tes vieux paquebots
piratés dans les gouffres,
tu claques au vent ta tête à l’envers
tu as tes nerfs.

Et moi ton amoureuse,
à l’aube, je découvre ton présent,
ta laisse de mer
déposée sur mes hanches.

Maintenant
c’est rester avec toi,
déferler sous le vent avec toi
Atlantique, mon dernier mot
d’amour.

Marie Murski 2022


Poème primé au Salon Bigouden du livre – Thème : Laisse de mer (Pont l’Abbé 26 novembre 2022)

L’amour

L’amour, dit-elle
comme elle tordait son linge,
l’amour ?
mais pardon je n’en puis plus.

Piège ouvert qui palpite
gorge blême avec couteau du soir
au parloir
la main si menue sur le manche des sorcières
le simple abricot des nouveau-nés
frémissant sous la jupe.

L’aiguille de midi repasse à cinq heures
tous les jours
épingle l’aile affolée des chemises Petit Bateau
faufile les babygros à bascule qui s’élèvent
puis éclatent comme des ballons soufflés trop
court.
Attention : Hôtel du Nord.

Des siècles qu’on te le dit !
Mais as-tu seulement un nom
petite sœur des grandes batailles
de fers à repasser les immortelles
fœtus après fœtus ?

Plus tard
le sourire épuisé
accrochée dans les cordes
quand revient le boxeur de tes nuits
tu tâches de ricocher.
Ailleurs jusqu’à l’aube (Le grand imperméable)

Marie Murski fait partie du GROUPE OUPOLI : http://oupoli.fr/2022/12/quatre-poemes-marie-murski/

Acheter « Ailleurs jusqu’à l’aube » avec LIBREST.COM